INTRODUCTION
Lorsque vous décorez ou redécorez votre maison, appartement, bureau ou tout autre espace intérieur avec des œuvres d’art, lors d’un déménagement ou si vous êtes artiste et que vous rendez à une exposition, vous allez tôt ou tard être confronté à la protection donc à la problématique de l’emballage et du transport des œuvres afin que celles-ci puissent être déplacées en toute sécurité.
Nous traiterons dans cet article la phase de l’emballage pour les œuvres d’art picturales qui s’accrochent au mur, ce que nous appelons communément un tableau.
Nous vous proposons ici des procédés que nous utilisons nous-mêmes et qui ont fait leurs preuves sur des milliers de kilomètres et de nombreux salons, qui se sont souvent enchaînés.
Ces emballages vous permettront de pratiquer l’expédition de vos tableaux par vous-mêmes avec vos véhicules personnels ou de location (suivant les dimensions de chacun bien entendu!) sans risque de casse par des moyens simples et peu onéreux.
Pour emballer un tableau que je qualifierai de « standard », c’est à dire sans relief proéminent, le procédé sera toujours un peu le même. Nous protègerons ce tableau d’abord par un emballage plastique dont je vous donnerai les précisions ci-dessous puis un emballage « carton » suivant les cas.
1) L’EMBALLAGE « BULLE »
Lorsque nous parlons de « bulle d’emballage », nous nous imaginons tous avec un rouleau plus ou moins large, plus ou moins haut et plus ou moins cher qui vient du rayon déménagement et rangement chez le quincailler du coin.
C’est là que commence toute l’histoire…
Et non ! Toutes les « bulles » ne sont pas égales devant l’Éternel !
Certaines sont de très bonne qualité et d’autres beaucoup moins, cela dépend du fournisseur.
Tout d’abord, ce type d’emballage peut avoir des bulles de taille différentes (1cm, 2cm…), ce qui donne une épaisseur de « coussin » de protection plus ou moins confortable pour vos tableaux.
La feuille plastique avec laquelle est fabriquée ce type d’emballage peut être plus moins épaisse donc plus ou moins solide. Quand vous entendez les bulles se crever au moindre mouvement, c’est que la qualité n’est pas bonne.
(Au passage, si vous avez un doute, n’hésitez pas à contacter un véritable professionnel de l’emballage, le matériel est bien meilleur et vous en avez plus pour moins cher. Exemple : http://www.escure-emballages.fr )
Dans ce type d’emballage, un dernier facteur de qualité s’est avéré déterminant dans notre choix car il confère une différence d’efficacité notable.
Il s’agit de protection « bi-couche » ou « tri-couche ».
La bi-couche est celle que tout le monde connaît, qui comporte une couche lisse et une couche qui forme les bulles.
Celle que nous avons choisie pour envelopper les tableaux est la tri-couche, où la couche formant les bulles est prise en sandwich entre deux couches de plastique lisse.
Ce type de protection comporte plusieurs avantages :
– la solidité de l’emballage est décuplée, c’est à dire que les bulles claquent beaucoup moins facilement ( même lorsque l’on marche dessus par inadvertance…) et que cet emballage pourra être réutilisé un certain nombre de fois (petit clin d’oeil écologique).
– aucun risque de marque de bulle sur la toile peinte ou sur les encadrements sous verre.
– vous n’avez généralement pas besoin d’ajouter des coins supplémentaires en carton, en mousse ou autre matière plastique.
NB : Concernant les encadrements en plexiglas, nous vous conseillons vivement d’envelopper les tableaux au préalable dans une pochette en suédine que vous pourrez facilement confectionner ou faire confectionner (https://www.marchesaintpierre.com).
Attention ! On évitera absolument le papier kraft qui provoque des rayures difficiles à réparer.
Nous avons choisi d’utiliser des pochettes tri-couche parce c’est ce qu’il y de plus pratique pour les emballages rapides comme nous les connaissons bien en fin de salons d’art contemporain, où nous avons toujours très peu de temps pour emballer.
Ces pochettes se vendent par lots de dix pour les petits formats ou de cinq pour les grands formats.
Exemple: https://www.labulle-paris.com
Il existe un choix de formats standard, attention de compter l’épaisseur de vos tableaux, ce qui peut être un peu complexe suivant la forme des cadres et de compter quelques centimètre de plus, afin de ne pas vous retrouver avec des pochettes « juste trop petites »:
TAILLE DE POCHETTE EN CM | TAILLE DE TABLEAUX STANDARDS EN CM (jusqu’à…) |
---|---|
33 X 33 | 30 X 30 (si cadre pas trop épais – ( bien pour les petites sculptures) |
50 X 50 | 40 x 40 |
60 x 70 | 50 x 60 |
70 x 90 | 50 x 70, 60 x 80 |
75 x 75 | 60 x 60, 70 x 70 (si cadre pas trop épais) |
85 x 85 | Idéal pour 70 x 70 |
96 x 96 | Idéal pour 80 x 80 |
108 x 108 | Idéal pour 100 x 100 |
108 x 138 | Idéal pour 80 x 120 |
128 x 128 | 100 x 120 |
134 x 134 | 120 x 120 |
135 x 155 | 120 x 140 |
155 x 155 | 140 x 140 |
168 x 168 | 100 x 150, 130 x 160 |
Pour fermer votre pochette à bulles et afin que ce système puisse durer dans le temps par la réutilisation de vos pochettes, ainsi que si vous devez plier vos pochettes sur le tableau lorsqu’elles sont un peu grandes pour le format choisi, voici ce que nous préconisons par expérience.
Fermez vos pochettes avec un ruban adhésif de masquage (adhésif papier que l’on trouve au rayon peinture de votre quincaillerie habituelle) de largeur 19mm ou 24mm maximum. Cela vous évitera d’abimer votre bulle. Collez des bandes d’environ 5cm uniquement aux points stratégiques de fermeture. N’utilisez surtout pas la bande autocollante prévue sur la pochette.
Cela tiendra suffisamment pour le trajet.
Lorsque vous êtes au point de destination et que vous devez ouvrir la pochette, brisez simplement ce scotch papier au niveau de la pliure, surtout si vous êtes pressé. Vous enlèverez tranquillement les résidus du ruban adhésif plus tard en les décollant délicatement, de l’intérieur de la pochette vers le bord.
Maintenant que vous avez accompli cette première étape, nous allons pouvoir nous occuper de l’opération carton ! :))
2) L’EMBALLAGE « CARTON»
Suivant le degré de fragilité de vos tableaux, vous aurez besoin ou pas de compléter votre emballage « bulle » avec une structure en carton. L’avantage, encore une fois est de ne pas avoir à courir derrière vos coins en carton ou autres matières plastiques car évidemment, il en manque toujours un…. ;))
Tout comme la bulle, il existe différentes qualités de carton.
Quand vous regardez un carton sur la tranche, s’il n’y a qu’une seule série de « trous » c’est ce qu’on appelle une cannelure simple. S’il y a deux rangées de trous, c’est une double cannelure.
Concernant les emballages des œuvres, nous préfèrerons la double-cannelure, bien plus rigide et donc bien plus solide.
Mais où trouvez ces cartons double-cannelure ?
Pour le coup, n’ayez pas peur de faire de la « récup » ! :))
Cartons de cadres chez les magasins de fournitures pour artistes, cartons de matelas, cartons de vélos, de portières de voitures….. N’ayez pas peur de demander aux commerçants, ça les arrange, ils les jettent!
Nous allons maintenant analyser chaque cas de figure.
a) Les Toiles
Si vous n’avez que des toiles dans votre véhicule et rien de contondant autour, nous vous conseillons de bien mettre les les toiles face contre face à champ et donc de protéger les côtés latéraux avec un panneau de carton double cannelure ou du contreplaqué peuplier de 3mm d’épaisseur et de sangler si besoin.
Si vous avez des formats de tableaux vraiment très éclectiques, il faudra certainement séparer les formats par une structure en carton.
b) Le Verre
Concernant les tableaux encadrés et sous verre, comme la plupart des dessins, aquarelles, gravures, pastels sec ou à l’huile ou encore photos, l’emballage carton est obligatoire si vous ne voulez pas vous retrouver avec des morceaux de verre partout, qui ont de plus la fâcheuse tendance de griffer l’oeuvre qui se trouve en dessous…
Une fois que chaque tableau est protégée par son coussin en plastiqueelles pourront être placées dans un emballage carton individuel ou collectif, tout dépend de la cohérence des formats bien entendu. Nous avons fait voyager ainsi des aquarelles en carton collectif sur des milliers des kilomètres, aucun problème. Évidemment, elles étaient placées face contre face pour qu’aucun crochet placé à l’arrière ne puisse provoquer de dommages.
Ceci est également valable pour le transport d’un miroir.
c) Le Plexiglas
Bien que beaucoup moins fragile que le verre, le plexiglas est le « roi de la rayure » !
il faut donc être bien sûr que rien ne pourra entacher sa surface.
Après l’avoir placé dans sa pochette en suédine puis dans une pochette à bulle, nous vous conseillons vivement l’emballage carton individuel, surtout si ce sont des grands formats.
En règle générale :
Si vos tableaux ne sont pas trop fragiles, vous pouvez vous contenter de placer des séparateurs en carton entre les œuvres, si elles le sont, optez pour des boîtes collectives ou individuelles. Si vous avez un doute, prenez la solution la plus protectrice. Et surtout prévoyez l’optimisation de votre chargement. Suivant les dimensions de vos tableaux et de votre véhicule, le système de gain de place peut être différent. Dans certains cas et souvent pour les petits formats, les « caisses » collectives sont plus adaptées.
Astuce :
Vous ne trouvez pas de carton au bon format ? Customisez-les ou fabriquez les !
Ce n’est pas compliqué. Prenez les mesures du tableau ajoutez l’épaisseur de la bulle. Si vous ne l’avez jamais fait, regardez comment sont construits les cartons industriels il n’y a aucun mystère là-dedans, il faut juste un peu d’imagination !
Et si vous construisez des cartons collectifs, protégez bien la partie qui touche le sol avec du scotch marron. Ça vous évitera des désagréments par temps pluvieux !;)
Par contre attention à la qualité du ruban adhésif !
Le scotch :
On choisira un ruban adhésif marron PVC et un dévidoir professionnel. On évite la quincaillerie du coin car la « griffe » qui coupe le le ruban n’est ni assez haute, ni assez tranchante. Cela vous épargnera de passer vos nerfs dessus et vous économiserez beaucoup de métrage car le ruban PVC est suffisamment épais pour ne pas partir « en vrille » et il est relativement « repositionnable ».
( http://www.escure-emballages.fr)
CONCLUSION
Ce système de protection a fait ses preuves dans le monde de l’expérience sur le terrain et c’est pourquoi nous vous le proposons.
Bien sûr, nous comprenons que le nombre de données techniques puissent vous désorienter mais rassurez-vous. Il s’agit principalement de logique et de bon sens et en parlant de bon sens, le sens de la marche ou encore placer un tableau dans le bon sens au milieu d’un habitacle, je vous invite à lire l’article dédié au chargement des œuvres dans un véhicule afin que le transport soit parfait.
Bon emballage !
Cet article a pour suite :
– Emballer une sculpture
– Le transport des œuvres d’art